Crise de colère à 3 ans : les 3 astuces imparables

Eduquer Avec Sagesse - Photo by Jason Rosewell on Unsplash - jeune garçon de profil qui crie dans un micro noir et blanc

Vous êtes vous déjà tapé la honte dans un supermarché ? Votre enfant se roule par terre et vous fait une crise parce que vous lui refusez quelque chose ?Rien à faire. Il est incontrôlable, inconsolable. Les gens vous regardent, certains avec un œil empathique, d’autres avec mépris, et si vous avez de la chance, certains essaient de détendre l’atmosphère avec humour pour vous redonner du courage. C’est une scène de plus en plus courante et l’on se sent bien démunie quand ça nous arrive. Perso, mes enfants m’ont épargné cela en public mais mon fils ne s’en est pas privé à la maison… Il avait – et a encore parfois – beaucoup de mal à contenir sa frustration. Avec l’âge il y arrive mieux, mais si seulement j’avais lu ces trois conseils il y a quelques années, on se serait évité quelques déconvenues.

Les 3 types de colère chez l’enfant :

  1. Frustration de ne pas obtenir ce qu’il veut = caprice pour avoir ce que maman refuse de lui donner
  2. Fureur de se voir prendre des mains son jouet par le petit frère
  3. Irritabilité nerveuse excessive le soir, due à la fatigue, incapacité à se contrôler et faire ce qu’on lui demande

Dans le dernier cas, celui de la fatigue, un gros câlin et dodo devraient suffire. Dans les deux premiers cas les solutions proposées ici fonctionnent à tous les coups. Leur but est de mettre en pause la colère pour éviter le passage à la violence, par l’enfant ou le parent d’ailleurs. Tous les parents normalement constitués veulent du bien à leur enfant, mais quand leur enfant se comporte de manière colérique, il est difficile de garder son calme. C’est pourquoi les solutions proposées ici sont bénéfiques à la fois pour le parent et pour l’enfant. Quelle que soit l’origine de la colère il sera bon de conclure par une conversation pour s’expliquer sur ce qui s’est passé et apprendre à gérer la prochaine fois autrement que par la colère.

Crise de colère entre 2 et 4 ans

Le psychologue Jean Piaget a travaillé sur la psychologie du développement et montré comment l’être humain, dès cet âge, produit des structures pour se développer psychologiquement. On sous-estime la capacité de l’enfant à se construire sainement, mais encore faut-il que nous, parents, adoptions les bonnes attitudes. C’est comme un arbre que l’on guide bien dans sa croissance pour qu’il pousse droit vers le ciel. Aujourd’hui, on parle beaucoup d’estime de soi, de ne pas heurter l’estime de l’enfant. Mais est-ce vraiment dans l’intérêt à long terme de l’enfant de voir les choses uniquement sous cet angle là ? L’enjeu est le suivant : faut-il pêcher le poisson pour lui ? Ou lui apprendre à pêcher du poisson ?Faut-il vraiment lui éviter d’être frustré et en colère ? Celui favorisera t’il vraiment sa confiance en lui ? Ou bien faut-il lui apprendre à dépasser la frustration et la colère ? Tout seul, car il en est capable, même très jeune. N’aura t’il pas une haute estime de lui s’il sait pêcher tout seul et, plus admirable encore, s’il apprend à maîtriser ses émotions tout petit déjà ? Entre 2 et 4 ans, l’enfant se cherche et apprend à se structurer pour être plus sociable. Le grand psychologue clinicien et intellectuel canadien, Jordan B. Peterson, spécialiste de la psychologie du comportement, caricature un peu mais à cet âge-là, il explique que les enfants peuvent être incohérents et imprévisibles. Ils passent d’un état à l’autre en quelques secondes et ce sont parfois des états extrêmes : incroyablement joyeux, puis incroyablement tristes. Ils ont très faim, et puis très chaud… Ils sont excessivement en colère et puis complètement effrayés. Ils ont peu d’entraves. Cela peut être drôle d’être en leur présence, surtout quand ils sont enjoués, car ils nous reconnectent à cet état que l’on a perdu. Le bonheur d’être joyeux sans penser à rien d’autre.

La citation

Jordan Peterson :

« Le drame des parents, c’est qu’ils passent une grande partie de leur temps à rendre leurs enfants moins joyeux. »

La raison est que les émotions fortes sont très impulsives. Les gens nous disent parfois : “tu devrais être content.” Oui, c’est cela… En vérité quand on est vraiment joyeux, on peut être assez stupide. La joie nous rend très impulsifs. On pense “hé, tout va bien maintenant.” Dans un état très optimiste, on risque de prendre des décisions que l’on pourrait regretter. Par exemple, vous voyez un investissement en bourse, vous le trouvez génial, tout vous semble merveilleux et vous dépensez tout votre argent. Et puis vous réalisez que vous avez tout perdu. Il ne vous reste plus rien, à commencer par votre optimisme. C’est sous l’effet d’émotions excessivement positives que vous avez pris cette malheureuse décision. Cela ne veut pas dire qu’il faille cultiver les émotions négatives bien sûr. L’idée est plutôt d’aider l’enfant, dès 2 ans, à se maîtriser et se raisonner autant que son âge le lui permet. Car à deux ans l’enfant a déjà des ressources insoupçonnées. Donc, quand vous êtes en train de travailler et que vous voyez votre enfant courir partout, crier et exprimer sa joie de manière hystérique, vous être en droit de lui demander de se calmer un peu, d’autant que nous adultes avons besoin de calme pour notre santé mentale. Au final, vous lui demandez d’être moins joyeux. Dans cette vidéo en anglais, Jordan B. Peterson raconte une anecdote avec son fils.

Avant 4 ans, il était assez incontrôlable, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose, selon lui. Sa fille par contraste, était assez agréable. Quand elle faisait une bêtise, son père n’avait qu’à la regarder en faisant un peu les gros yeux et ça suffisait. Mais avec son fils, non seulement, ça ne marchait pas, mais l’enfant défiait son père en lui signifiant “hé, tu me regardes, ça ne change rien pour moi.” Lui dire d’arrêter n’y faisait rien non plus. L’enfant pouvait alors rire ou se sauver, ou les deux à la fois…

Eduquer Avec Sagesese - photo by lake-meyer-on unsplash - Jeune garçon allongé dans un chariot d'enfant, de profil, sur l'herbe

Crise de colère, astuce 1 : lui offrir les conditions pour se calmer

S’il faisait une bêtise et que Jordan lui demandait d’arrêter, l’enfant se fâchait tout rouge. Alors le père lui demandait de s’asseoir sur les marches en lui disant, les yeux dans les yeux : “reste assis là jusqu’à ce que tu reprennes le contrôle de toi-même. Ensuite tu peux revenir dans le jeu de la famille.” En résumé, pour être le bienvenu dans la famille, apprend à être civilisé. C’était assez drôle de le voir : il restait assis là sur les marches, complètement énervé et furieux, à s’énerver tout seul, les poings serrés. Avez-vous déjà vu un enfant de 2 ans faire une crise de colère ? Si vous voyiez un adulte le faire, vous appelleriez la police. Les gens qui souffrent de personnalité borderline (limite), quand ils sont en colère, font peur à voir. Vous n’avez qu’une envie, c’est de vous éloigner d’eux, très loin. Avec un enfant, bien sûr, c’est différent, ils ne représentent pas de menace, mais ils sont dans un état étonnant : le visage rouge, à se rouler par terre parfois, taper sur le sol, avec les mains, avec les pieds. Ça ressemble à une crise d’épilepsie. Ils sont totalement sous le contrôle de cette rage. Plus furieux que vous-même ne le serez jamais, si vous êtes un minimum sociable.

Crise de colère, astuce 2 : désamorcer le chantage

Pire. Jordan Peterson se souvient d’un autre enfant assez infernal, mais uniquement avec sa mère car il avait compris comment la mettre hors d’elle. Avec les autres, il était par ailleurs assez agréable et facile à raisonner. Parfois quand il était en colère il pouvait arrêter de respirer. Il devenait tout bleu. Essayez, vous, pour voir si vous y arrivez. Vous n’y arriverez pas, parce que vous n’avez pas la ténacité d’un enfant de 2 ans. C’est arrivé deux fois. Jordan l’a laissé faire. L’enfant est devenu tout bleu et en voyant que plus personne n’était là pour le regarder, il a fini par renoncer. A 2 ans, on n’est pas forcément civilisé, mais on n’est pas stupide : beaucoup trop d’efforts pour un tel résultat. Revenons en à l’enfant assis sur les marches. Alors qu’il est encore là, dents et points serrés, à essayer de se calmer, on lui rappelle la règle du jeu : dès que tu es calme, tu reviens, c’est toi qui contrôles, tout dépend de toi. Si c’est la mère, elle peut ajouter une note rassurante “Maman t’aime, dès que ça va mieux, tu reviens.” Justement parce que je t’aime je veux t’aider à améliorer ton comportement. Prend le temps qu’il faut.

Agressivité envers la mère et les choses terribles qui arrivent dans les familles

Soyons réalistes. Même si l’on aime ses enfants, reconnaissez que les enfants peuvent être antipathiques, désagréables, méchants, provocateurs, agressifs. Et les parents, de leur côté, peuvent perdre leur calme et faire des choses terribles à leurs enfants. On pourrait penser que l’on aime trop ses enfants pour leur faire du mal mais si on regarde les statistiques, les maltraitances sont terriblement courantes. Entre ce que l’on appelle maintenant la violence ordinaire et les cas graves de sévices aux enfants, il existe tout un panel d’actes maladroits, malveillants, conscients ou inconscients, entre enfants et parents. Comment penser que ça ne peut pas nous arriver, à nous ? Tous ces gens sont-ils des monstres ? Des dérangés mentaux ? Vous en connaissez sans doute, ce sont souvent des gens charmants par ailleurs, et vous ne devineriez jamais ce qui se passe chez eux. C’est très sérieux. Beaucoup de psychopathologies trouvent leur origine dans la famille.

Se mettre à la place de l’autre pour être plus lucide sur soi-même

Imaginez une mère qui rentre du travail, elle vient d’être licenciée, son mari la quitte et son fils, comme d’habitude, la provoque, la provoque et la provoque encore. Mais ce jour là, elle fait une chose terrible. En lisant ce fait divers, vous pensez que c’est un monstre, comment est-ce possible ? Je ne ferais jamais une chose pareille. Comment le savez-vous ? Et si vous étiez à la place de cette mère ?

Peut-on rendre un enfant aimable ?

Les enfants peuvent faire des choses qui poussent les adultes à bout de nerfs. Au départ, c’est en partie pour comprendre comment se positionner par rapport à l’autre, mais si on laisse le comportement s’installer en habitude, l’enfant aura plus de mal à se corriger. Il en souffrira lui-même. Il aura moins d’amis à l’école, les professeurs pourraient être plus durs avec lui… Son avenir risque d’être compliqué. Pourquoi l’éducation bienveillante est-elle autant à la mode ? Les mères sont-elles devenues si malveillantes ? Je ne pense pas. Ces évolutions sociologiques sont bien analysées dans l’éditorial suivant d’Epochtimes sur la destruction de la famille. Souvent, on a peur d’être trop sévère avec son enfant, on a peur de le blesser, on veut le protéger, mais fermeté n’est pas synonyme de malveillance. La condition sine qua non de la fermeté est qu’elle prenne racine dans la vraie bienveillance, celle qui réfléchit aux conséquences bénéfiques à long terme, pour l’enfant. Si l’on ne fait rien pour leur apprendre à interagir plus agréablement avec les autres, c’est nous qui sommes responsables, en partie, de leur mauvais comportement. Dans son succès en libraire Douze règles pour une vie Jordan B. Peterson formule ainsi l’une de ses 12 règles : “Ne laissez pas votre enfant faire des choses qui vont vous le faire détester.”

C’est un peu provocateur parce que tout parent normalement constitué aime ses enfants. Mais avouez que certains comportements rendent certains enfants très antipathiques, y compris aux yeux de leurs parents. Et toute la difficulté de l’éducation réside dans la capacité à les éduquer avec fermeté et bienveillance à la fois.

Crise de colère, Astuce 3: La récompense immédiate après la victoire

Dès que votre enfant est sorti de sa colère, aussitôt, vous le félicitez. C’est la bonne chose à faire. Sans attendre. On voit l’enfant reprendre contrôle. Dans son esprit, on peut voir le combat avec son ego, il commence à devenir une personne à part entière. Or à cet âge le petit ego est encore fragile, il est en construction, c’est pour cela qu’il perd le contrôle régulièrement. Il n’a pas encore beaucoup de force. Donc dès qu’il rencontre une petite victoire, félicitez et récompensez-le, pour l’aider à se renforcer. L’enfant sera vraiment heureux de réaliser qu’il a réussi, tout seul, à dépasser sa crise de colère car c’est très désagréable d’être dans un tel état de furie et c’est assez difficile d’en sortir. Cela prend beaucoup d’énergie. On peut aussi l’aider à comprendre comment il a pu se mettre dans un tel état et l’aider à trouver d’autres alternatives pour la prochaine fois.

Eviter le ressentiment du parent

Si nous ne gérons pas bien ces crises violentes de nos enfants, nous pouvons développer du ressentiment envers eux, même si nous les aimons. Et inconsciemment, à la prochaine occasion, nous allons nous venger. Cela ne signifie pas que nous sommes d’horribles parents, c’est juste une réaction psychologique humaine que l’on observe tout le temps. Honnêtement, ça m’est arrivé, je voudrais bien être la seule, mais le psychologue Jordan Peterson montre que ça arrive beaucoup plus souvent que l’on ne pense.

Le but de cet article est de vous donner des clefs pour éviter de tomber dans ce piège du ressentiment, petit ou gros, car ce n’est jamais une bonne base pour éduquer ses enfants. En ayant les bonnes réactions, fermes et bienveillantes à la fois, on peut préserver la relation sans blesser personne physiquement, ni mentalement. J’espère que ces astuces vous ont aidée à y voir plus clair.

Eduquer Avec Sagesse - Photo by Jenn Evelyn-Ann on Unsplash - Une mère portant son enfant sur le dos, dans la nature, sur l'herbe, en contre jour

Ces astuces ont les avantages suivants, pour l’enfant et les parents :

Les 11 avantages de ces 3 conseils

  1. éviter la violence
  2. développer la maîtrise de soi, parent et enfant
  3. favoriser la réflexion
  4. poser les limites avec fermeté et bienveillance
  5. fixer les règles du jeu de la famille
  6. permettre à l’enfant et aux parents de prendre du recul pour éviter d’agir sous le coup d’émotions négatives
  7. définir clairement ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas
  8. apprendre à l’enfant à s’exprimer autrement que par la colère
  9. renforcer la confiance de l’enfant en lui montrant qu’il est capable de se maîtriser (quand on lui en donne les moyens)
  10. favoriser l’harmonie à la maison
  11. sortir du cercle vicieux colère – ressentiment – vengeance

D’où viennent ces conseils ?

On lit beaucoup de conseils ici et là. J’ai moi-même épluché beaucoup de sites, de vidéos, de livres. Ici, j’ai voulu rassembler pour vous des conseils issus de la sagesse ancestrale.

C’est la promesse de mon blog. Or Jordan Peterson, bien que contemporain, s’inspire beaucoup de grands penseurs de l’histoire, de traditions diverses, greco-romaine, chrétienne. Il va même chercher dans les contes pour enfants de divers pays pour expliquer les différents archétypes lui permettant de rendre accessible à tous de notions complexes de la psychologie.

Ce que j’aime chez lui, c’est son honnêteté intellectuelle. Le New York Times a qualifié Jordan Peterson de : « penseur public le plus influent » de notre époque. Il dépasse le milliard de vues sur ses vidéos en ligne, son succès s’explique sans doute par son message fort de responsabilisation individuelle. Il inspire surtout les jeunes car il prouve que l’on est chacun responsable de son bonheur et de sa réussite sociale et professionnelle. C’est tout ce que je vous souhaite, à vous et vos enfants. C’est ce qui me motive à animer ce blog.

N’oubliez pas de donner votre avis, je lis tous vos commentaires et j’y réponds.

2 réflexions sur “Crise de colère à 3 ans : les 3 astuces imparables”

  1. Tout cela est bien gentil, mais lorsque cela ne marche pas et que les crises sont de plus en plus fréquentes ? Ma fille est épuisée et le dialogue ne marche pas avec son fils, qui est de plus en plus violent lors ce ces crises, n’importe où, n’importe quand. J’ai bien peur que ma fille finisse par ne pas se contrôler à force de subir les reproches de son petit garçon de 3 ans et de subir des crises dès qu’elle lui dit non !

    1. Je comprends Laurence, ces crises effet, épuisent la maman, plus encore que l’enfant. Il faut se faire aider pour sortir de cette dynamique infernale. C’est possible. Tous mes articles et vidéos visent à aider gratuitement les parents et en plus j’offre aussi une séance découverte gratuite et sans engagement, votre fille peut s’inscire ici je serai heureuse de la guider en lui donnant des pistes. https://hello.dubsado.com:443/public/appointment-scheduler/60da2bd456a1f05703ec8432/schedule N’hésitez pas, à bientôt ! Hélène

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