L’éducation bienveillante je m’y intéresse, mais dans ses formes extrêmes, elle me semble guidée par une idéologie. Et dans ce cas, ça ne m’intéresse plus, je n’ai plus envie d’écouter. Je boude. Je cherche ailleurs des solutions.
Faut-il rejeter toute forme de punition pour éduquer ses enfants ? Si oui, comment faire en pratique ? Ça ne va pas de soi. Ça demande de se former. Et si on accepte le principe de la rétribution, comment l’appliquer avec bienveillance et justesse ?La vague d’éducation bienveillante exige beaucoup des parents. Certains se sentent coupables, ont trop peur de mal faire. Certains la trouvent franchement gonflante.
L’éducation bienveillante est bénéfique en ce sens que l’on a tous besoin de plus de bienveillance, surtout les enfants. Elle s’impose comme incontournable. Mais dans certaines formes, elle pousse à l’extrême aussi la peur de blesser l’enfant, c’est là qu’elle peut atteindre ses limites. En effet, si notre but est d’éviter toute frustration à l’enfant et de tout faire pour ne jamais froisser son estime de lui, ne risque t’on pas d’en faire un être faible, incapable de gérer ses frustrations et ses émotions négatives ?Pour que notre enfant soit heureux, ne doit-on pas lui donner les outils pour construire lui-même son bonheur ?Par exemple, comment allons-nous favoriser son développement personnel ? Comment notre enfant va t’il forger sa volonté, sa résilience face aux difficultés. Comment va t’il apprendre à canaliser ses émotions négatives ?
Pour commencer, je voudrais réfléchir avec vous et j’aimerais vraiment avoir vos avis en commentaires, tout en bas de cet article.
Par exemple, on a longtemps essayé de nous faire croire que le Moyen-âge était une période obscurantiste, or les recherches en histoire montrent, en matière d’éducation notamment, que les meilleures méthodes d’enseignement sont issues de la période du Moyen-Age. Qu’entend-on pas “meilleures”? Ce sont les méthodes qui produisent les meilleurs résultats, c’est à dire des élèves:
Si ça vous intéresse, voici un article qui livre les 8 secrets des écoles d’excellence. Par contraste, de nos jours, le système éducatif peine chaque année un peu plus à remplir sa mission. Savoir lire, écrire et compter n’est plus garanti* quand on sort d’une école française ou américaine, sans parler d’apprendre à raisonner et penser par soi-même…
En éducation parentale, c’est pareil. Est ce que tous les parents autrefois étaient des bourreaux qui battaient leurs enfants, les brimaient et les humiliaient ? Et maintenant la violence serait en voie de disparition dans les familles, grâce à des lois comme celle sur la fessée, par exemple ? Si l’on regarde des statistiques, par exemple :
L’environnement qui entoure les enfants n’a jamais été aussi violent, dangereux et traumatisant pour les enfants. Et la famille ne parvient plus toujours à les protéger. Beaucoup de parents trouvent qu’il est difficile d’élever un enfant, ils ont peur pour leur avenir et leur sécurité***.Tout ça pour dire que ce n’était pas forcément moins bien avant et il y a peut être dans l’histoire et la sagesse antique des méthodes à puiser pour mieux éduquer nos enfants, mieux les protéger. C’est tout l’objet de ce blog. En s’inspirant de la pensée de Confucius par exemple, on applique véritablement des principes de sagesse bienveillante pour éduquer les enfants et aujourd’hui encore en Asie dans des pays non-communistes, comme Taiwan, on continue d’appliquer ces principes confucéens qui aident les enfants à être :
A ce propos, vous pouvez recevoir gratuitement l’Ebook “les 10 secrets de l’harmonie familiale” selon la sagesse chinoise en cliquant ici. Fin de la réflexion. J’espère que vous êtes toujours là ;-/Pour en revenir au sujet de l’article, voici le sommaire. Vous pouvez cliquer pour aller à la section qui vous intéresse, ou tout lire d’un trait. Au delà de l’immense plaisir que ça me fait – vous vous en foutez un peu, non? – ça ne vous prendra qu’une dizaine de minutes et surtout, vous allez trouver des moyens concrets de mettre en place une discipline bienveillante à la maison.
Pour ne pas blesser l’enfant, le défi consiste à l’éduquer avec raison et calme. En général, une simple explication suffit pour aider l’enfant à réaliser les conséquences de ce qu’il a fait. Mais ça dépend de la gravité de son acte, du caractère de l’enfant et de son âge aussi. Si des explications calmes ne suffisent pas, et qu’il recommence, une punition appliquée avec calme et bienveillance peut l’aider à réaliser qu’il doit se comporter autrement la prochaine fois. Quand je dis “punition bien choisie et proportionnée, appliquée avec calme et bienveillance”, vous allez penser : impossible.
Vraiment ?
Le secret réside dans l’intention du parent
Dans sont traité “De la clémence”, Sénèque disait :
“Pardonner, c’est ne pas punir ce que l’on juge digne de punition »
Est-ce applicable en éducation ? Oui et non. Là où Sénèque a raison de dire “pardonner” plutôt que se venger, c’est qu’en parlant à l’enfant et en lui présentant la sanction, le secret de la réussite est d’avoir le cœur apaisé et ne pas agir sur le coup de la colère. Quand quelqu’un se met en colère contre nous, on lui en veut. C’est ce qu’il faut éviter chez l’enfant. On cherche à éviter de faire naître en lui le ressentiment, la vengeance. Pourquoi ? Parce que c’est un sentiment négatif qu’il faut éviter à l’égard de tout le monde, surtout de ses parents. En effet, comment un enfant peut-il se construire, s’épanouir, s’il entretient du ressentiment à l’égard des premières personnes qui peuvent prendre soin de lui, l’éduquer, l’entourer, l’accompagner au quotidien, jusqu’à ce qu’il soit autonome et indépendant ?Donc éviter le ressentiment généré par les punitions en travaillant sur soi :
“ Corrigeons les fautes en tempérant la gravité des peines par la douceur des avis. “
disait Sénèque dans son traité De la colère.
Si un enfant est violent avec un autre et met sa sécurité en danger, on peut lui pardonner, c’est à dire ne pas garder de rancœur pour ce qu’il a fait, mais est ce que pour autant, il faut juste expliquer et passer à autre chose ? Va t’il comprendre la gravité de la chose si on lui parle seulement ? Si l’enfant menace la sécurité de ses frères et sœurs par des actes violents, que c’est fréquent, et qu’une simple explication ne suffit pas, le parent est responsable de trouver une réaction appropriée qui garantisse que ça ne se reproduise plus. On ne peut pas prendre le risque de blessures. Sanctionner donc, oui, mais avec la bonne attitude pour favoriser une prise de conscience.
A 3 ou 4 ans, s’il fait une crise de nerfs et qu’il est animé d’une violence incontrôlable, on peut réagir avec une discipline bienveillante comme expliqué dans cet article inspiré du Professeur Jordan Peterson, en le mettant gentiment à l’écart pour l’aider à se calmer.
Ce n’est pas une punition, c’est une mise en situation pour lui permettre de canaliser ses émotions tout en apprenant l’importance d’être civilisé pour cohabiter avec les autres.
Crise de nerf incontrôlable | |||
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Caprice | Gros chagrin | ||
comment savoir ? | Comment réagir ? | comment savoir ? | Comment réagir ? |
L’enfant veut obtenir quelque chose dont il sait déjà depuis longtemps qu’il ne peut pas l’avoir (règle énoncée clairement par le parent auparavant) | Rester ferme et bienveillant, inviter l’enfant à s’isoler pour se calmer et revenir quand il aura un comportement civilisé | L’enfant est victime d’une injustice et il se sent humilié, blessé, fâché |
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Pour vous, si le plus important est de
et que votre enfant le fait souvent, malgré vos explications répétées. Vous pouvez alors “marquer le coup” en élaborant une punition bien choisie, proportionnée et appliquée avec calme et bienveillance. Pour que la sanction ait un effet bénéfique, l’enfant doit sentir qu’on lui veut du bien en appliquant cette punition, que c’est pour l’aider à apprendre à se maîtriser en évitant une action potentiellement dommageable pour lui et son entourage.
Un ami néozélandais m’a raconté cette histoire : le fils d’un de ses amis lui cachait qu’il prenait de la drogue. Les parents s’en doutaient, ils lui avaient parlé plusieurs fois, l’avaient conseillé, informé, mis en garde, fait promettre d’arrêter, mais rien n’y faisait. L’adolescent recommençait, sans parvenir à s’auto-discipliner ni respecter sa parole. Devant le danger pour la santé de son enfant, le père a annoncé à son fils qu’il allait devoir quitter le foyer, puisqu’il ne respectait pas les règles et qu’il refusait leur aide. Il l’a conduit jusqu’au centre commercial le plus proche. Au volant de sa voiture, sur le chemin du retour, le père a éclaté en sanglots. Le lendemain le fils est revenu en promettant fermement de ne plus jamais recommencer et il a tenu sa parole.
Souvenez-vous tout réside dans votre intention. A ce moment précis où vous voulez lui donner une (bonne) leçon, l’enfant perçoit très clairement votre motivation, votre sentiment à son égard.
Si vous êtes facilement sujet à la colère, à l’énervement, vous pouvez lire cet article sur les 10 conseils d’un sage pour repousser la colère et ne plus se laisser contrôler par cette émotion négative.
Si l’enfant ressent que vous êtes calme, mu(e) par un sentiment bienveillant à son égard il vous écoutera volontiers et vous fera confiance. Même s’il râle un peu, au fond de lui, il acceptera la « sanction ».
Dans le cas où ce qu’il a fait est assez grave pour vous ou nécessite plus qu’une simple explication, vous pouvez suivre ce processus en 4 étapes :
1e étape : Expliquer les conséquences de l’action de l’enfant
Toujours aider l’enfant à comprendre les effets de ses actes et paroles pour l’aider à décider quel impact il veut avoir sur son entourage.
A ce propos, les histoires et l’Histoire sont très efficaces pour améliorer le comportement de l’enfant car il peut s’identifier à des héros de son choix, des personnes qui le touchent et dont les actions le font réfléchir car elles ont eu un impact sur des populations entières ou un pays entier. Vous pouvez vous abonner ici gratuitement pour recevoir les contes chinois que je vais sélectionner pour favoriser le développement personnel des enfants.
2e étape : Si nécessaire, trouver une punition juste, proportionnée et éducative
Ci-dessous piochez 3 exemples de punitions éducatives.
Ensuite faites appel à votre imagination, à votre créativité.
3e étape : Annoncer la punition avec calme et bienveillance pour lui montrer que le ressentiment (le vôtre ou le sien) n’est pas nécessaire
Pour l’aider à comprendre que vous l ‘aidez ainsi à ne pas refaire la même erreur ; et que vous même n’avez aucune rancœur ni volonté de vengeance à son égard.
4e étape : Le retour d’expérience
Après « consommation » de la « sanction », demander à l’enfant comment il se sent. Cela l’a t’il aidé à réfléchir, à prendre du recul ?
Cela vous aidera, vous aussi, à affiner votre stratégie éducative en élaborant des réactions toujours plus justes et adaptées au caractère de votre enfant.
questions à régler | solution pour les 3-10 ans | Solution pour les 10 ans + |
|---|---|---|
Mensonge |
| Lui demander de faire une recherche ou un essai sur le mensonge; enjoindre qu’il le fasse avec soin |
Contestation | Dessiner son visage ou celui d’un autre enfant quand il refuse de faire ce que disent ses parents | Lui demander une réflexion sur les avantages et les désavantages de contester quand les parents demandent quelque chose ; l’encourager à prendre cela très au sérieux car c’est une attitude qui provoque beaucoup de conflits dans la famille |
Manque de respect aux autres | Lui demander un beau dessin, très expressif sur plusieurs façons de respecter ses parents, ses frères et sœurs, ses amis Faire le dessin avec lui si besoin car c’est une réflexion partagée | L’inviter à copier plusieurs fois la définition du respect s’il vous manque souvent de respect ou écrire un mini essai sur le respect |
Finalement, discipliner avec bienveillante a toujours existé, rien de bien nouveau. A toutes les époques, les parents ont eu recours à une sagesse populaire, philosophique ou religieuse pour élever leurs enfants avec bienveillance et fermeté, dans leur meilleur intérêt. Aujourd’hui on doit réapprendre à le faire parce que l’évolution de la société nous a coupés de cette sagesse ancestrale. Et l’on donne de nouveaux noms à ces techniques, des noms qui sont acceptables pour la pensée moderne. Mais la sagesse de l’éducation parentale est universelle et intemporelle. J’espère avoir réussi à en partager quelques miettes avec vous.
*** les chiffres sur la pédo-criminalité organisée** montrent que La pédocriminalité continue d’exploser et ce n’est pas dû à la libération de la parole.