CRISE D’ADOLESCENCE : les 5 secrets pour la traverser en beauté

« Je ne sais pas comment m’y prendre avec elle ! » N’avez-vous jamais entendu des amis parler ainsi de leur ados ? Ne trouvez-vous pas que ça nous fait appréhender d’arriver à cette période ? Parmi toutes les familles que je côtoie, une seule d’entre elles a une relation complice et heureuse avec ses 2 ados. Pour toutes les autres, c’est compliqué, voire un vrai calvaire. Hier une amie m’a raconté que l’une de ses connaissances n’a rien pu faire, sa fille a coupé les ponts avec elle depuis plusieurs années, l’adolescente a même fait une tentative de suicide. Et ce n’est pas un cas isolé si l’on en croit les chiffres d’un article du Point en septembre 2019 : “Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans”. Tout n’est pas de notre faute, à nous, les parents. Mais surtout la bonne nouvelle est que nous restons les mieux placés pour aider et accompagner nos enfants à traverser cette période spéciale.

Encore faut-il savoir comment les aider. On se sent bien démunis face aux réactions de notre enfant qui peuvent changer brutalement sans que l’on comprenne pourquoi.

Eduquer avec sagesse - photo de evelyn-sur-unsplash-deux jeunes filles dans la nature jetant des feuilles d'automne en regardant vers le ciel

Pour aider d’autres mamans, comme je le fais maintenant depuis quelques années, j’ai décidé de m’atteler au sujet de l’adolescence. Mon côté Bélier 😉 Cela fait un sacré moment que je fais des recherches pour trouver des pépites de sagesse sur la bonne posture à avoir en tant que parents avec des ados. Impossible à trouver, ce genre de conseil, de sagesse profonde qui a fait ses preuves à travers les époques et dans tous les pays.

Peut-être parce qu’autrefois cette période intermédiaire entre l’enfance et le monde adulte n’existait pas, tout simplement. Les enfants devenaient adultes plus jeunes qu’à notre époque. Ils travaillaient et fondaient une famille plus tôt dans leur vie. Les garçons devenaient soldats ou apprenti artisan assez jeune, devaient nourrir une famille très tôt et prendre de lourdes responsabilités pour leur âge. Les filles se mariaient et fondaient une famille plus tôt aussi donc, elles aussi avaient très tôt de lourdes responsabilités, la charge de leurs parents parfois. Tout était différent. Mais j’ai fini par trouver ce que je cherchais !

Alors cette fois-ci, je ne vais pas vous sortir un vieux manuel poussiéreux de Confucius ni un traité philosophique d’un disciple de Socrate.Non.Cette fois-ci la sagesse, je l’ai trouvée en la personne d’une jeune fille tout juste sortie de l’adolescence. Elle habite en Suisse et je l’ai rencontrée lors d’une conférence en ligne qui rassemblait des passionnés de culture chinoise, comme nous, et des familles sino-françaises.

En l’écoutant, ma fille et moi étions toutes les deux d’accord pour dire qu’elle avait tout compris à la psychologie des ados.

La sagesse ne venant pas forcément avec l’âge, cette adolescente est la preuve vivante que l’on peut accéder à une certaine sagesse très jeune.Elle raconte qu’elle a traversé une période assez difficile avec ses parents. Elle est allée jusqu’à quitter le domicile familial. Mais leur vie de famille a pris une bonne tournure le jour où elle s’est mise à pratiquer une méthode ancestrale de Qigong chinois, le Falun Dafa. Depuis ce jour, elle a compris son malaise, analysé son processus psychologique, appris à mieux communiquer avec ses parents. Comme nos enfants approchent de l’âge fatidique, c’est donc à cette adolescente que j’ai demandé conseil pour  :

  • comprendre ce qui se passe dans la tête des ados
  • apprendre à mieux communiquer avec eux

Les conseils sont trop précieux et utiles pour que je les garde pour moi toute seule. Ils pourraient vous sembler banals, vous en avez peut être lus de semblables ici ou là. Mais ils sont le fruit d’un vécu heureux et tout est fait pour que cet article soit un outil pratique pour régler nos problèmes quotidiens, à nous, parents.

Voici les 3 raisons qui m’ont permis de sélectionner ces 5 conseils :

  1. Ils ont été soigneusement sélectionnés sur la base de l’expérience réussie de Laetitia.
  2. Ils sont inspirés par la mise en pratique d’une sagesse chinoise ancestrale.
  3. Dans la mise en pratique chez nous ensuite, j’ai aussitôt ressenti un grand changement à la maison et dans ma relation avec ma fille.

Alors je valide pour Éduquer Avec Sagesse et, comme d’habitude, je vous les livre ici, tout frais, brut. Cadeau.

Et comme d’habitude aussi, pour vous mes lecteurs et abonnés – vous êtes plus de 3000 à l’heure où je vous écris !! – j’ai préparé une fiche mémo que vous pourrez télécharger ci-dessous et afficher à la maison pour vous en souvenir.

Les avantages d’imprimer et afficher ce mémo sur un mur sont les suivants :

  • Montrer à vos enfants que vous faites des efforts pour améliorer la communication dans la famille ; cela peut les encourager, eux-aussi, à faire des efforts.
  • Vous souvenir de chaque point et les relire quand vous traverserez un grand moment de solitude. Sachez que vous n’êtes pas seul, la fiche est là pour vous le rappeler. Et sachez aussi que vous pouvez m’appeler si besoin, via la fiche contact en bas de l’article.
  • Le relire avec votre enfant, pour vous aider mutuellement à identifier là où ça coince.

Vous êtes prêt ? Allez on y va !

1. Se mettre à la place de nos enfants

Facile à dire. On a tous entendu ce conseil et on veut tous du bien à nos enfants. Alors bien sûr que l’on essaie de se mettre à leur place, mais y arrive-t’on ? Et sinon, comment y arriver ?

Se souvenir de notre propre adolescence n’est pas toujours suffisant car nos parents étaient différents et nous mêmes sommes différents de nos enfants. Chaque caractère est unique et chaque relation est unique. Comment s’y retrouver ?

Perso, j’aurais aimé être plus guidée, avoir plus de limites, recevoir un enseignement moral plus riche. C’est donc ce que je transmets à mes enfants, et sans doute que, vous aussi, vous offrez à vos enfants ce que vous n’avez pas reçu dans votre enfance. Mais malgré tout, ça ne va pas forcément. Alors j’ai listé ici, avec l’aide de ma jeune amie très inspirée, 5 grands principes valables pour tous et en toute circonstance :

Mal-être : Comprendre ce qui sépare nos deux générations

Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, nos enfants grandissent avec des écrans sous les yeux plus de huit heures par jour (à 15 ans en moyenne). Selon le nouveau rapport de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, publié en décembre 2016, les adolescents passeraient près de cinq heures par jour à 11 ans et plus de huit heures par jour à 15 ans devant les écrans, un portable à la main et surtout l’accès illimité à Internet.

Comment comprendre ce qu’ils ressentent, nous qui avons grandi avec des livres, une corde à sauter et au grand air ?

Notre façon d’apprendre et mûrir n’avait rien à voir : nous allions chercher les connaissances, nous choisissions l’info à laquelle nous avions envie d’être exposés. Notre curiosité était attisée par nos expériences personnelles, et non pas stimulée par celle d’inconnus sur un écran. Nous étions actifs et relativement maîtres de notre vie. Pour combler notre ennui, nous n’avions pas accès à Internet.

Aujourd’hui, sans bouger de chez eux ni même de leur chaise, ils sont exposés à un flux infini de contenus digitaux, photos et vidéos. Sur les réseaux sociaux, un nombre incalculable de gens s’adressent à eux, leur disent et leur montrent des choses. Quelles choses ? Dans quel but ? Quelles conséquences pour leur développement et leur santé mentale, leur santé tout court ? Comment mesurer l’impact de ces influences diverses sur eux ?

Comment peut-on se construire en étant, passivement et en permanence, exposé à autant d’influences de toutes parts et de toute nature ?

Evidemment, pour limiter ces influences inconnues et la mal-être qu’elles peuvent générer, la première chose à faire est de les aider à limiter leur consommation des écrans. Ce qui avait étonné Laetitia est que ni à l’école ni à la maison on ne l’avait aidée à limiter sa consommation digitale.

Je ferai prochainement un article sur la façon de s’y prendre, en tant que parent, pour y arriver sans générer de frustration ni de conflit.

Souffrance psychique : leur faire savoir qu’on les comprend

Dans un tel contexte, difficile donc de savoir ce qu’ils ressentent et pensent. Souvent ils souffrent, mais n’arrivent pas forcément à décrire leur souffrance. Ils ne savent même pas d’où elle vient. Déjà si l’on peut se mettre sincèrement à leur place et leur dire que l’on comprend cette difficulté qu’ils traversent, on exerce ainsi notre bienveillance à leur égard. Ils vont le ressentir et échanger plus volontiers avec nous, leurs parents. Même si l’on ne résout pas tous les problèmes, établir ou rétablir le dialogue est déjà une victoire. Le nourrir, tous les jours, par de petites conversations empathiques, à table ou au retour de l’école, est essentiel.

Comment se comprendre : l’habitude magique de la réunion quotidienne

Pour se comprendre, il faut se parler. Dans nos vies mouvementées, souvent hors de la maison, on se croise sans avoir le temps d’échanger. Et c’est souvent quand il y a un gros problème que l’on se retrouve obligé de se parler, dans le meilleur de cas. Dans le pire des cas, on ne se parle plus et on s’évite.Alors mieux vaut entretenir le dialogue au quotidien plutôt que d’attendre d’être obligé de rétablir la communication ou de constater qu’elle est rompue depuis un temps indéterminé. Il est donc très souhaitable de trouver un moment dans la journée où l’on se parle, tous ensemble. Le repas du soir est souvent le plus facile à assurer en famille, mais chez vous ça peut être le petit déjeuner. A voir. C’est la clef du succès de cette amie dont je vous parlais en début d’article, vous savez, celle qui entretient une relation exceptionnelle avec ses deux ados : chaque soir, depuis qu’ils sont petits, ils sont rendez-vous autour de la table pour manger et échanger chacun sur leur  journée. 0 écran, 0 TV, uniquement la famille réunie et ses conversations.

La question magique du soir, en famille : « Comment s’est passée ta journée ? » Chacun son tour.

Confiance en soi : les aider à juger leur propre valeur sur des critères sains

Pour la plupart des jeunes, une personne de valeur est une personne :

  • qui sait se mettre en avant
  • a une apparence physique attrayante,
  • a un fort caractère et un esprit critique dans le sens qu’il dénigre tout
  • totalise le plus de like sur Facebook, Tiktok, le plus de followers sur Instagram ou d’abonnés sur sa chaine Youtube

A l’inverse : les personnes plutôt réservées, indulgentes, douces, gentilles ne sont pas forcément des personnes admirées ou que l’on va trouver « cool ». Souvent elles sont même la cible de critiques ou de moqueries. En l’espace de quelques décennies, les valeurs morales ont été inversées. C’est devenu cool d’être “bad” et c’est naze d’être “sympa”.

Avez-vous remarqué le visage des personnages de bandes dessinées, de dessins animés et de films ? Ils ont presque toujours les sourcils froncés, ce qui leur donne un air pas très avenant.

Sur son T-shirt on recherchera plutôt à arborer un “bad girl” ou une tête de mort plutôt qu’un message positif ou aimable. C’est comme si l’on voulait en imposer aux autres, que l’on cherchait la confrontation permanente.

Dans un tel contexte, comment se sentir serein et en sécurité ? L’une des clefs réside dans le choix des fréquentations.

4 jeunes hommes de dos face à une montagne Eduquer Avec Sagesse photo de matheus-ferrero-sur unsplash

L’importance et l’influence des amis à l’adolescence

De tout temps, on a observé l’influence majeure des fréquentations sur le développement de l’être humain. C’est d’autant plus sensible à l’adolescence, période où l’on construit son identité. Mais aussi période où l’amitié est un refuge, un réconfort et un besoin pour affirmer son caractère hors de la sphère familiale.

Autant de belles amitiés peuvent nous donner force et confiance en nous, autant de mauvaises fréquentations peuvent avoir des conséquences néfastes, voire graves parfois.

Plus récemment, en 1991, le célèbre Jim Rohn, entrepreneur et coach en développement personnel, auteur de « Cinq pièces majeures du puzzle de la vie » disait:

Dès lors, on réalise l’importance d’aider notre adolescent à bien choisir ses fréquentations.

Sans être rigide ni intrusif, on peut déjà l’aider à comprendre l’influence que de mauvaises fréquentations peuvent avoir sur sa vie. L’aider à réaliser qu’il peut gâcher sa jeunesse par de mauvaises fréquentations, voire gâcher sa vie s’il n’arrive pas à tirer des leçons de ses erreurs.

Fréquentations : les 4 questions à lui poser

Si vous sentez votre enfant en danger en présence de certaines personnes, vous pouvez – vous devez – faire en sorte qu’il réussisse à s’en éloigner, pour protéger sa santé, voire sa vie.

Mis à part ces cas extrêmes, il est bon d’amener votre enfant à réfléchir sur chacune de ses fréquentations pour l’aider à bien les choisir.

Voici 4 questions simples à lui poser pour  le guider sans le forcer :

  • Comment te sens-tu en compagnie de cette personne ?
  • Es-tu heureuse en sa présence ? Triste ? Mal à l’aise ?
  • Te sens-tu valorisée, reconnue à ta juste valeur avec elle ?
  • Cette personne te donne t-elle envie de devenir meilleur(e) ?

Même s’il ne vous répond pas tout de suite ou qu’il n’a pas envie de vous répondre, ces questions peuvent amener votre enfant à réfléchir par lui-même à l’influence que peuvent avoir ses fréquentations sur son humeur, son bien-être, son caractère, ses études, son avenir.

Comment gérer : lui donner confiance en sa capacité à résister aux comportements destructeurs

Souvenons-nous que les jeunes d’aujourd’hui sont nés à une époque où les valeurs humaines de bonté et de patience si nécessaires à leur développement personnel, sont dévalorisées.

Forts de ce constat, on peut l’aider à comprendre que pour se sentir aimé et admiré des autres, il n’est pas obligé de se laisser tirer vers le bas au moyen de dépendances autodestructrices (alcool, cigarette, drogue, comportements violents, relations intimes banalisées, jeux vidéos etc.).

Pour se sentir aimé, respecté à admiré, il peut aussi choisir, au contraire, d’avoir le courage de :

  • résister au courant
  • s’affirmer comme étant différent
  • écouter son cœur, plutôt que suivre les autres par conformisme

C’est très difficile, parce que la nécessité d’appartenir à une communauté est particulièrement forte à l’adolescence. Mais justement, s’il parvient à faire ce choix, à choisir ses amis, quitte à en avoir moins, mais de bons. S’il parvient à ne pas suivre aveuglément, mais plutôt réfléchir par lui-même et apprendre à dire non, il aura d’autant plus confiance en lui et se sentira valorisé d’avoir réussi à s’affirmer. C’est un exercice de développement personnel dans lequel nous, parents, pouvons les guider pour les rendre plus forts, plus heureux.

Eduquer AVec Sagesse - Photo by Laurenz Kleinheider on Unsplash- Jeune homme regardant par une fenetre avec son reflet dans la vitre

2. Responsabiliser notre ado

Je ne parle pas ici de son agenda, son propre argent, ses dépenses et ses actes. Non. Même si je pense que les parents peuvent utilement jouer un rôle de coach en développement personnel pour leur ado dans tous ces aspects de la vie quotidienne et j’en ferai un article prochainement.

Pour l’aider à devenir vraiment responsable de sa vie en général, il est bon de commencer par l’aider à devenir responsable de ses propres pensées.

C’est une faculté qui n’est plus beaucoup enseignée à l’école : apprendre à réfléchir par soi-même. C’est la clé de la vraie liberté. Et nous parents, sommes les mieux placés pour y lui enseigner cette compétence qui peut déterminer son avenir.

Le responsabiliser dans sa capacité à raisonner vraiment par lui-même

Puisque les repères et les critères de votre jeune ado ne sont pas les mêmes que les vôtres, vous pouvez l’inviter à réfléchir par lui-même à ses propres agissements.

Le secret pour responsabiliser un ado : Eviter de le blâmer et le juger, plutôt lui donner l’envie d’être responsable de son comportement. 

Relation de confiance avec son ado : l’erreur à éviter

Si vous lui mettez trop de contraintes, il va se sentir pris au piège. Il sera perdu, déchiré entre, d’un côté le désir de faire comme les autres jeunes, de tester ses limites et, de l’autre côté le désir de respecter ses parents et leurs valeurs. L’exemple de mon amie adolescente est éloquent : « Je ressentais que je ne pouvais pas rendre ma mère heureuse, puisque je n’arrivais pas à me conformer aux limites qu’elle essayait de me mettre et aux valeurs qu’elle essayait de me transmettre, j’étais déchirée intérieurement. » Peut-être qu’en apparence votre enfant se comporte en rebelle (égoïste et inconscient), mais ça ne veut pas forcément dire qu’au fond de lui-même il est convaincu de bien faire. Une solution est donc de lui suggérer de réfléchir par lui-même, et de regarder en lui :

Une bonne question à poser à un ado : « Si tout le monde le fait, est ce que ça veut forcément dire que c’est bien, que c’est juste ? « 

Si vous arrivez à lui suggérer des moments de réflexion, d’introspection, de calme ; si vous arrivez à lui faire comprendre que c’est nécessaire de se remettre en question, d’interroger son propre cœur avant de se fier à ce qu’on a lu sur internet ou à ce que les autres disent… alors il est fort possible qu’il va se rendre compte par lui-même que ce qu’il fait n’est pas juste, il va alors se sentir responsable de ses comportements, et agir en conséquence.

Pour l’aider à trouver ces moments de calme et de réflexion, il est vital de l’aider à limiter sa consommation des écrans. Seul il n’y arrivera pas, il a besoin de vous pour cela. J’en parlerai dans un prochain article car les écrans ont des effets néfastes d’une ampleur très sous-estimée sur le développement de nos enfants. Notamment, les écrans les empêchent d’avoir ces moments de calme, d’ennui aussi, qui sont propices à l’auto-réflexion.

3. Conseil aux parents d’un adolescent difficile : la thérapie par l’histoire

Crise existentielle liée à une crise de sens

Aujourd’hui le sens de certains mots a été complètement subverti, ils n’ont plus du tout la même signification qu’il y a 100 ou 200 ans. Prenez le mot « liberté ». Autrefois, être libre signifiait avoir l’esprit et le cœur libres, être libre de toute dépendance. Dans les philosophies grecque et latine, on considérait que les besoins matériels et les désirs nous rendaient esclaves et donc malheureux. Accéder à liberté consistait donc à se détacher des choses matériels et des désirs.

Ça, c’était avant.

Aujourd’hui « être libre », c’est pouvoir faire tout ce que l’on veut sans limite, sans entrave, satisfaire tous ses désirs. C’est une idée largement répandue dans tous les domaines de notre vie, la société, les médias, la culture, l’éducation. Est-ce que pour autant on est plus heureux qu’avant ?

D’ailleurs a-t-on une vision juste de comment c’était avant ? Pourquoi ne pas se faire notre propre idée en allant voir par nous-mêmes et en encourageant nos jeunes à explorer le passé. On peut trouver beaucoup d’inspiration dans les cultures d’autrefois. Par exemple, ce sont les trésors que j’ai trouvés dans la culture ancestrale chinoise qui m’ont poussée à créer Éduquer Avec Sagesse. Ce sont aussi les héros de cette histoire de 5000 ans qui fascinent mes enfants. La preuve: ils regardent plus volontiers un film, un dessin animé ou une série basée sur l’histoire chinoise qu’un Disney (même s’ils aiment bien aussi de temps en temps). Ils disent que c’est plus intéressant, les personnages sont plus complexes, moins simplistes, plus inattendus et les intrigues sont pleines de rebondissements etc. Moi aussi, étant jeune, je me suis tournée vers cette vieille Chine pour donner du sens à ma vie. Ce sont les philosophies taoïstes et bouddhistes qui m’ont donné des réponses à mes questions d’adolescente occidentale.  J’aurais bien aimé être exposée à notre vieille cultures européenne, mais je n’ai pas eu cette chance alors je me suis tournée vers l’Asie. Et j’ai construit mon bonheur en puisant dans la richesse du passé.

Aujourd’hui à l’Ecole Lotus Sacré, que j’ai co-fondée en 2018, on enseigne les contes traditionnels chinois pour inspirer les enfants dans le développement de leur caractère. En observant le comportement des héros historiques, ils réfléchissent à leur propre comportement, c’est un outil puissant de développement personnel.

S’appuyer sur les valeurs du passé pour inspirer le présent

Laetitia raconte : « Mes parents ont eu beau me répéter pendant des mois et des mois que ce que je faisais n’était pas juste, je ne pouvais tout simplement pas être d’accord avec eux, car je ne pouvais pas comprendre en quoi mes agissements posaient problèmes. »

En découvrant la méthode traditionnelle chinoise Falun Dafa, elle a appris à vivre selon trois principes simples, Vérité, Bonté Patience. Ce sont des principes ancestraux que l’on retrouve à la fois dans le bouddhisme et la taoïsme, mais enseignés de manière très simple et efficace, à appliquer sans attendre dans son quotidien. Cette sagesse ancienne lui a permis de régler ses problèmes du quotidien et grandement améliorer sa relation avec ses parents. Elle raconte : « J’ai vu que les appliquer [Vérité, Bonté, Patience] me faisait du bien à moi-même et aux autres. Et que cela avait un impact beaucoup plus fort, que les gens autour de moi m’appréciaient réellement, et que je n’avais plus besoin de « suivre le courant » pour que l’on m’apprécie. »

Le conseil de Laetitia

En tant que parent « il faut être capable d’expliquer à votre enfant POURQUOI ce qu’il fait n’est pas bien, et quel impact négatif cela à sur lui et sur son entourage. Mettez l’emphase sur les avantages d’un comportement orienté vers la bienveillance. Si le jeune prend conscience du pouvoir de la bienveillance, alors il n’y aura plus besoin de lui mettre des limites. Il se mettra lui-même des limites et il sera tout simplement heureux. »

4. Ne pas chercher à tout contrôler dans leur vie

Ça, c’est bien ce qu’il y a de plus difficile pour moi et sur lequel je travaille le plus, d’autant plus depuis que j’ai interviewé Laetitia.

Agir comme un guide

Tout contrôler dans leur vie ne fera qu’empirer les choses. Vous ne pouvez contrôler la vie de personne. Vous pouvez agir comme un guide, un conseiller, un soutien. Mais jamais vous ne serez à même de décider de sa vie, peu importe vos efforts.

Si vous faites déjà tout ce que l’on a dit ci-dessus, ou même que vous appliquez un seul conseil, mais bien, vous n’aurez plus besoin de vous inquiéter autant qu’avant. Car la communication sera rétablie ou bien vous aurez réussi à transmettre l’importance de cultiver la bienveillance pour être heureux. Faites confiance à la vie. Parfois, un individu doit toucher le fond pour pouvoir remonter la pente. Ça a été le cas de Laetitia : « mes parents voulaient me protéger et m’empêcher de m’enfoncer dans une vie d’excès, mais en fait, c’était tout simplement mon chemin. Il fallait que j’aille au bout de ce chemin d’excès pour réaliser par moi-même à quel point je souffrais intérieurement, à quel point ça n’avait aucun sens, et pour avoir envie de remonter vers la « lumière ».

Etre présent tout en lâchant prise

D’un autre côté, Laetitia a eu la chance de découvrir cette méthode, le Falun Dafa, qui l’a aidée à « remonter vers la lumière » comme elle dit.

Certains jeunes n’ont pas cette chance et leur vie peut devenir un cauchemar. Dans ces cas-là, nous parents nous sentons bien démunis et il est très difficile d’intervenir pour les aider même avec toute la bonne volonté. Quand on a la sensation qu’ils nous échappent, pour plein de raisons, c’est très très douloureux. On regrette, on a peur, on se culpabilise.

C’est pour vous aider à ne pas en arriver là que j’ai écrit cet article. Je l’ai écrit comme un guide pour vous, parents. Pour moi aussi, j’avoue, car je continue à apprendre.

Lâcher prise, c’est très difficile, mais si vous suivez vraiment ces 5 conseils, vous verrez la différence.

Aux conseils de Laetitia, j’ajoute mon grain de sel : « vous aussi cultivez la bienveillance, envers vous-même d’abord et envers les autres ». C’est vraiment magique. Pour être un bon guide pour votre enfant, vous devez être inspirant pour lui. Aucun parent n’est parfait, mais s’il travaille sur lui, notamment en étant plus bienveillant, les enfants le voient et ça les inspire.

Comment poser des limites à un adolescent

L’affection et le soutien

La bienveillance est d’autant plus nécessaire qu’elle les protège même des conduites à risques, tel que le montre un article de recherche sur les « Troubles du comportement chez les adolescents » de la Harvard Medical School : « Les adolescents qui peuvent compter sur l’affection et le soutien de leurs parents sont moins enclins à avoir des conduites à risque. »

Mais ceci suppose que l’on pose le bon cadre. L’article précise que l’affection et le soutien fonctionnent « lorsque les attentes parentales vis-à-vis du comportement de leur enfant sont claires et que les limites comme l’encadrement sont établies de façon cohérente. »

Avec les enfants, j’ai appris et observé qu’il vaut mieux prévenir que guérir, le mieux est de commencer tôt, mais encore faut-il pouvoir se reposer sur de bonnes bases. Or on est un peu perdus aujourd’hui avec des conseils parfois contradictoires. Bienveillance, oui. Fermeté, comment ?

Il n’est jamais trop tard pour bien faire en éducation. Pour poser des limites cohérentes, vous pouvez vous lire « Les 6 conseils pour poser le bon cadre. »

Si vous avez besoin de passer à l’action et rectifier le tir à la maison, vous pouvez visiter l’espace formation d’Eduquer Avec Sagesse pour trouver des fiches pratiques inspirée de sagesses ancestrales et qui fonctionnent de tout temps.

La magie de ce cadre inspiré du passé est qu’il est un support de développement personnel pour l’enfant et le parents, vous allez apprendre à votre enfant à développer ses qualités.

mère et son fils se tenant dans les bras - Eduquer Avec Sagesse

5. Mettre en évidence les qualités de nos enfants

La compétition positive

On la critique beaucoup. La compétition est très présente dans toute la société,  à l’école, en entreprise et dans les médias.. Il faut être le meilleur à l’école, le plus cool aux yeux de ses amis, avoir les habits les plus à la mode, être le plus beau, avoir du succès, etc.

Cela crée un climat quotidien parfois anxiogène pour les jeunes, sans même qu’ils en aient conscience. Dès lors, l’enjeu pour nous parents est d’aider notre adolescent à choisir des choses saines pour exercer son esprit de compétition et non pas subir ce que la culture moderne lui impose (plus de « like » sur Instagram, plus de vêtements de marque, plus de followers sur TikTok etc.)

Si l’on choisit bien son « combat », la compétition peut-être bénéfique. plutôt que d’être victime d’influences extérieures qui le font pas grandir ni s’épanouir, l’adolescent peut apprendre à se dépasser pour :

  • maîtriser un instrument de musique
  • exceller dans un sport qui lui plaît
  • développer une compétence artistique qui l’attire
  •  briller dans la matière scolaire qui le passionne

Aidez-le à repérer ce qui le plonge dans un été de « flow ». Alors … entendons nous bien, on ne parle pas de jeux vidéos ni d’écrans divers sur lesquels ils adorent passer du temps. L’état qu’ils ressentent alors est très loin du « flow » ou du « Tao » de la sagesse chinoise. En effet lors de ces activités passives l’enfant consomme plutôt que de créer ou être activement en train de développer ses compétences. Le plaisir procuré n’est pas le fruit de sa capacité créative.

Le concept de « flow » a été développé dans les années 90 par le psychologue hongrois Mihaly Csikszentmihalyi dont les études se sont concentrées sur le bonheur. Il a lui même vécu la guerre et la perte de ses proches. C’est en jouant aux échecs, puis en s’adonnant à la peinture qu’il a découvert et étudié ce concept de « flow », sous l’influence de Carl Gustav Jung. Son idée rejoint celle du philosophe chinois Zhuang Zi proche du taoïsme.

Encourager, mais pour de bonnes raisons

Dans l’éducation positive aujourd’hui, j’ai observé une tendance qui consiste à donner la priorité à :

  • ne pas blesser l’orgueil des enfants,
  • éviter de les frustrer
  • leur donner confiance en eux

On a l’impression qu’il faut les encourager coûte que coûte, leur apprendre à s’aimer comme ils sont, et ne surtout pas leur parler de leurs défauts pour nourrir leur confiance en eux.

Mais auront-ils confiance en eux et seront-ils fiers d’eux s’ils n’arrivent pas à se contrôler, s’ils développent des défauts qui leurs créent des problèmes au quotidien ?

Ne faut-il pas plutôt les encourager à :

  • développer leurs qualités
  • se surpasser
  • contrôler leurs émotions négatives
  • prendre goût à faire des efforts pour accomplir leurs buts
  • devenir meilleurs en réduisant leurs travers

Les valoriser oui, donc, mais pour de bonnes raisons. Récompenser leurs efforts, leur faculté à dépasser leurs limites, à apprendre à devenir meilleur.

Avec cela à l’esprit, valorisez-les plus souvent. Dites-leur qu’ils sont extraordinaires.

Apprenez-leur à ne pas se comparer aux autres constamment. Ils vous seront vraiment gré de cela, parce que ce n’est pas le genre de chose que l’école ou la société va leur apprendre.

Les phrases magiques pour valoriser votre enfant

De manière concrète, voici 12 phrases à dire à votre enfant, le moment venu, elles sont tirées sur site Apprendre à Éduquer.

Pour leur donner confiance

  • Je crois en toi.
  • J’ai confiance en toi.
  • Même quand c’est dur et que cela représente un vrai défi, tu peux puiser dans tes ressources pour y arriver, à ton rythme.
  • Tu es une partie essentielle et indispensable d’un tout.
  • Tu peux faire une différence dans ce monde.
  • Tu es capable de réaliser bien plus que ce que tu crois. »

Pour leur (re)donner la motivation

  • Mets ton cœur dans tout ce que tu fais.
  • Ce qu’on fait avec amour et joie réussit toujours car l’amour mis dans l’action compte plus que le résultat.
  • Tu n’es pas en train d’échouer, tu es en train d’apprendre.
  • Parle moi de ce qui te passionne, de ce qui t’enthousiasme.
  • Qu’est-ce qui te fait vibrer ?
  • Quelle est la pire chose qui pourrait arriver si tu essayes ? Quelles sont les preuves qui te laissent penser que le pire arrivera ? Es-tu absolument sûr que c’est vrai ? Trouve au moins trois idées pour que cela n’arrive pas. »

Pour conclure, on a débuté cet article par une note négative, un constat alarmant sur le mal-être de beaucoup d’adolescents aujourd’hui. Et tout en développant ces 5 conseils inspirés par la sagesse de Laetitia tout juste sortie de l’adolescence, ne trouvez-vous pas que cohabiter avec vos ados peut être un formidable chemin de développement personnel ?

Pour aller plus loin, vous pouvez contacter Laetitia sur sa sa page Facebook et sa chaîne Youtube.

En plus d’avoir un avis éclairé sur la psychologie des adolescents, elle porte un regard très juste sur les actualités et, cerise sur le gâteau, elle est férue d’histoire 😉

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