B) Les parents étaient-ils tous mauvais avant ?
En éducation parentale, c’est pareil. Est ce que tous les parents autrefois étaient des bourreaux qui battaient leurs enfants, les brimaient et les humiliaient ? Et maintenant la violence serait en voie de disparition dans les familles, grâce à des lois comme celle sur la fessée, par exemple ? Si l’on regarde des statistiques, par exemple :
- sur le suicide chez les jeunes*
- et sur la pédocriminalité organisée**
L’environnement qui entoure les enfants n’a jamais été aussi violent, dangereux et traumatisant pour les enfants. Et la famille ne parvient plus toujours à les protéger. Beaucoup de parents trouvent qu’il est difficile d’élever un enfant, ils ont peur pour leur avenir et leur sécurité***.Tout ça pour dire que ce n’était pas forcément moins bien avant et il y a peut être dans l’histoire et la sagesse antique des méthodes à puiser pour mieux éduquer nos enfants, mieux les protéger. C’est tout l’objet de ce blog. En s’inspirant de la pensée de Confucius par exemple, on applique véritablement des principes de sagesse bienveillante pour éduquer les enfants et aujourd’hui encore en Asie dans des pays non-communistes, comme Taiwan, on continue d’appliquer ces principes confucéens qui aident les enfants à être :
- heureux (ils ont les yeux qui brillent)
- libre-penseurs
- calmes (qui savent canaliser leurs émotions négatives)
- studieux
- respectueux
A ce propos, vous pouvez recevoir gratuitement l’Ebook “les 10 secrets de l’harmonie familiale” selon la sagesse chinoise en cliquant ici. Fin de la réflexion. J’espère que vous êtes toujours là ;-/Pour en revenir au sujet de l’article, voici le sommaire. Vous pouvez cliquer pour aller à la section qui vous intéresse, ou tout lire d’un trait. Au delà de l’immense plaisir que ça me fait – vous vous en foutez un peu, non? – ça ne vous prendra qu’une dizaine de minutes et surtout, vous allez trouver des moyens concrets de mettre en place une discipline bienveillante à la maison.
Peut-on bien éduquer sans punir ?
Pour ne pas blesser l’enfant, le défi consiste à l’éduquer avec raison et calme. En général, une simple explication suffit pour aider l’enfant à réaliser les conséquences de ce qu’il a fait. Mais ça dépend de la gravité de son acte, du caractère de l’enfant et de son âge aussi. Si des explications calmes ne suffisent pas, et qu’il recommence, une punition appliquée avec calme et bienveillance peut l’aider à réaliser qu’il doit se comporter autrement la prochaine fois. Quand je dis “punition bien choisie et proportionnée, appliquée avec calme et bienveillance”, vous allez penser : impossible.
- 1Sur le coup on est justement énervé et on a envie de tout sauf de se calmer, juste lui donner une bonne leçon !D’où l’intérêt de cet article sur la gestion de la colère pour vous aider à repousser cette émotion négative et avoir l’esprit le plus calme possible
- 2Une punition n’est jamais bienveillante.
Vraiment ?
Comment éduquer sans punir ou punir avec bienveillance ?
Le secret réside dans l’intention du parent
Dans sont traité “De la clémence”, Sénèque disait :
“Pardonner, c’est ne pas punir ce que l’on juge digne de punition »
Est-ce applicable en éducation ? Oui et non. Là où Sénèque a raison de dire “pardonner” plutôt que se venger, c’est qu’en parlant à l’enfant et en lui présentant la sanction, le secret de la réussite est d’avoir le cœur apaisé et ne pas agir sur le coup de la colère. Quand quelqu’un se met en colère contre nous, on lui en veut. C’est ce qu’il faut éviter chez l’enfant. On cherche à éviter de faire naître en lui le ressentiment, la vengeance. Pourquoi ? Parce que c’est un sentiment négatif qu’il faut éviter à l’égard de tout le monde, surtout de ses parents. En effet, comment un enfant peut-il se construire, s’épanouir, s’il entretient du ressentiment à l’égard des premières personnes qui peuvent prendre soin de lui, l’éduquer, l’entourer, l’accompagner au quotidien, jusqu’à ce qu’il soit autonome et indépendant ?Donc éviter le ressentiment généré par les punitions en travaillant sur soi :
“ Corrigeons les fautes en tempérant la gravité des peines par la douceur des avis. “
disait Sénèque dans son traité De la colère.
Sévir rarement, mais dans quelle situation alors ?
Cas 1 : La violence répétée
Si un enfant est violent avec un autre et met sa sécurité en danger, on peut lui pardonner, c’est à dire ne pas garder de rancœur pour ce qu’il a fait, mais est ce que pour autant, il faut juste expliquer et passer à autre chose ? Va t’il comprendre la gravité de la chose si on lui parle seulement ? Si l’enfant menace la sécurité de ses frères et sœurs par des actes violents, que c’est fréquent, et qu’une simple explication ne suffit pas, le parent est responsable de trouver une réaction appropriée qui garantisse que ça ne se reproduise plus. On ne peut pas prendre le risque de blessures. Sanctionner donc, oui, mais avec la bonne attitude pour favoriser une prise de conscience.
Cas 2: Les crises de nerf ou les caprices
A 3 ou 4 ans, s’il fait une crise de nerfs et qu’il est animé d’une violence incontrôlable, on peut réagir avec une discipline bienveillante comme expliqué dans cet article inspiré du Professeur Jordan Peterson, en le mettant gentiment à l’écart pour l’aider à se calmer.
Ce n’est pas une punition, c’est une mise en situation pour lui permettre de canaliser ses émotions tout en apprenant l’importance d’être civilisé pour cohabiter avec les autres.
Comment savoir si c’est un caprice ?
Crise de nerf incontrôlable |
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Caprice | Gros chagrin |
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comment savoir ? | Comment réagir ? | comment savoir ? | Comment réagir ? |
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L’enfant veut obtenir quelque chose dont il sait déjà depuis longtemps qu’il ne peut pas l’avoir (règle énoncée clairement par le parent auparavant) | Rester ferme et bienveillant, inviter l’enfant à s’isoler pour se calmer et revenir quand il aura un comportement civilisé | L’enfant est victime d’une injustice et il se sent humilié, blessé, fâché | - 1Le prendre dans ses bras pour le rassurer et l’aider à s’apaiser
- 2L’encourager à ne pas garder de rancœur, à se mettre à la place de l’autre pour développer de l’empathie. Elle favorise l’épanouissement et le bonheur
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Cas 3 : La violation des principes fondamentaux de la famille
Pour vous, si le plus important est de
- ne pas mentir
- ne pas voler
- ne pas fumer
et que votre enfant le fait souvent, malgré vos explications répétées. Vous pouvez alors “marquer le coup” en élaborant une punition bien choisie, proportionnée et appliquée avec calme et bienveillance. Pour que la sanction ait un effet bénéfique, l’enfant doit sentir qu’on lui veut du bien en appliquant cette punition, que c’est pour l’aider à apprendre à se maîtriser en évitant une action potentiellement dommageable pour lui et son entourage.
Petite histoire : l’adolescent qui fumait
Un ami néozélandais m’a raconté cette histoire : le fils d’un de ses amis lui cachait qu’il prenait de la drogue. Les parents s’en doutaient, ils lui avaient parlé plusieurs fois, l’avaient conseillé, informé, mis en garde, fait promettre d’arrêter, mais rien n’y faisait. L’adolescent recommençait, sans parvenir à s’auto-discipliner ni respecter sa parole. Devant le danger pour la santé de son enfant, le père a annoncé à son fils qu’il allait devoir quitter le foyer, puisqu’il ne respectait pas les règles et qu’il refusait leur aide. Il l’a conduit jusqu’au centre commercial le plus proche. Au volant de sa voiture, sur le chemin du retour, le père a éclaté en sanglots. Le lendemain le fils est revenu en promettant fermement de ne plus jamais recommencer et il a tenu sa parole.